La courbure des ombres
Le parcours prend naissance dans le désert minéral, traverse les rudesses de nos chemins escarpés pour trouver un repos avec tous les animaux qui nous hantent, dans un hommage à Lanza Del Vasto. Un chemin qui épouse les saisons et les jours où viennent les oiseaux et les vents, les blessures et le regard des tenants du pont et de la pauvreté. Avec des textes courts, il laisse à chacun l'espace infini du rêve et de l'appropriation des images et des mots.
meurtri de vent et de feu
dans l’aride carrière l’oasis mesure le temps grain à grain |
désert désert
tes vagues croulantes sous les tempêtes
assècheront-elles nos larmes |
dans les déchirures du rocher
sur l’or éparpillé du désert le vent crie sa solitude la voix de l’eau ne suinte plus des mains brûlées du Tassili les cordes sondent d’antiques orages et l’outre pèse le temps dans sa lente remonté les peuples pétris de sable comptent l’eau plus qu’argent et pierreries et célèbrent la rencontre dans le partage brûlant le thé et la menthe et l’eau qui près du feu chante chaque goutte plus que l’ambre enferme un trésor |
aux charnières des canicules fauves
le canal des tuiles submergé de lumière s’écoule en vagues de feu |
fantômes d’herbe au pied du mur
un trait de givre souligne les pailles sèches |
il me faut la pluie de tes larmes
et le souffle de tes lèvres pour réduire le roc qui écrase mes jardins clos |
l’énigme du rocher
Il dort le concasser ne déchirera pas la paroi du ventre des pierres Il dort dans les sommets cyclopéens de même immensité dans chaque parcelle infime Il dort dans l’intensité des mondes ignés les fracas anciens la rage des volcans ne précipiteront pas son réveil Il dort |